L’IA et le marché de l’emploi en Belgique.

L’intelligence artificielle, avec son expansion rapide, est en train de remodeler le monde du travail en profondeur. Pourtant, en Belgique, les avis divergent : certains dirigeants voient l’IA comme une opportunité de croissance et d’innovation, tandis que d'autres y perçoivent une menace pour l’emploi. Selon les derniers chiffres d’une enquête d’Acerta Consult, un tiers des entreprises envisagent désormais une réduction de leurs effectifs en raison de l'automatisation, un chiffre en forte augmentation par rapport à l'année précédente. Paradoxalement, près d'un cinquième des entreprises anticipent également un besoin accru de nouveaux talents pour maîtriser cette technologie.

L’adaptation des compétences : un enjeu crucial

La question de la formation et de l'adaptation des compétences est devenue essentielle. En effet, trois employeurs sur quatre estiment que leurs équipes ne sont pas encore prêtes à embrasser pleinement cette transformation numérique. Or, pour rester compétitifs, les employés devront non seulement améliorer leurs compétences numériques, mais également développer leur flexibilité pour s’adapter à un environnement en perpétuelle évolution. Selon l'experte en RH Maria Ferritto, cette capacité d'adaptation deviendra l'une des compétences clés pour les travailleurs de demain.

L’IA : un moteur de productivité ou de remaniement des rôles ?

Dans des secteurs comme la finance ou la traduction, l’IA pourrait bien changer en profondeur la nature des tâches : les comptables pourraient se concentrer davantage sur des activités de conseil, tandis que les traducteurs joueraient un rôle de vérification, plutôt que de production. Ce changement de paradigme place l'accent sur des compétences analytiques et humaines que les machines ne peuvent encore remplacer.

Le défi des formations en IA

Si 86 % des travailleurs belges affirment s’adapter aux nouvelles technologies, les dirigeants, quant à eux, restent plus sceptiques. Selon Acerta, un quart des entreprises a déjà instauré des formations en IA pour leurs équipes, tandis que 42 % envisagent de le faire dans un avenir proche. Les formations constituent un investissement nécessaire dans la bataille pour les talents et pour assurer l’avenir de la main-d’œuvre.

L'intelligence artificielle, loin d'être une simple tendance, est en train de redéfinir le marché de l'emploi en Belgique. Les entreprises ont le devoir d'accompagner cette transition, pour permettre à leurs collaborateurs de saisir les opportunités qu’offre cette transformation numérique.

L’Europe en tête de la régulation de l’IA : un cadre pour une technologie éthique et sécurisée

L’Union européenne a récemment franchi un cap  avec l’adoption de la première législation mondiale encadrant l’intelligence artificielle. Ce cadre, connu sous le nom de Règlement sur l’Intelligence Artificielle (AI Act), vise à instaurer des règles strictes pour protéger les citoyens et à promouvoir une IA éthique, fiable et alignée sur les valeurs européennes de transparence et de respect des droits fondamentaux.

La législation établit une classification des systèmes d’IA en fonction de leur niveau de risque : faible, limité, élevé et inacceptable. Les applications jugées inacceptables, comme les systèmes de « notation sociale » ou la surveillance biométrique de masse, sont tout simplement interdites. Pour les IA à risque élevé, notamment celles utilisées dans les domaines de la santé, de l’éducation ou du recrutement, des obligations strictes sont imposées, notamment des évaluations régulières, une transparence accrue et des contrôles de conformité.

Source : acerta consult